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Résumé express

Le réflexe de Moro est un réflexe archaïque de protection déclenché chez le bébé en réponse à une sensation de chute, qui prépare le système nerveux à réagir face au danger.

Lecture rapide (30 secondes – pour le grand public)

Le réflexe de Moro apparaît dès la naissance. Lorsqu’un bébé ressent une perte de stabilité, il réagit en ouvrant brusquement les bras, les doigts écartés, puis les referme dans un mouvement de repli. Ce réflexe archaïque sert de mécanisme de défense et d’alerte. Il devrait disparaître autour de 4 à 6 mois. Mais s’il persiste, il peut provoquer hypersensibilité, troubles du sommeil, anxiété ou difficultés de concentration chez l’enfant… et même chez l’adulte.

Lecture approfondie (3 minutes – pour parents et éducateurs)

Qu’est-ce que le réflexe de Moro ?

Le réflexe de Moro, aussi appelé réflexe archaïque Moro ou réflexe de Moro bébé, est une réponse automatique présente dès la naissance. Il se déclenche en réponse à une sensation de chute, une stimulation soudaine du système vestibulaire.

Manifestation typique

  • Le bébé ouvre les bras en croix.
  • Ses doigts s’écartent.
  • Puis il referme les bras comme pour s’agripper.
  • Il peut pleurer dans les secondes qui suivent.

Ce réflexe est un vestige évolutif, comme si le nourrisson cherchait à s’agripper à sa mère ou à alerter l’environnement d’un danger imminent.

Quand doit-il s’intégrer ?

En développement typique, le réflexe de Moro est présent dès la naissance et s’éteint naturellement autour de 4 à 6 mois, au fur et à mesure que le système nerveux central gagne en maturité et que la régulation émotionnelle s’installe.

Lecture experte (professionnels du mouvement)

Mécanisme neurodéveloppemental

Le réflexe de Moro est commandé par le tronc cérébral, en lien étroit avec le système vestibulaire (équilibre), le système limbique (émotions) et le système nerveux autonome (réponse au stress).

Il est activé par un changement brutal de position (activation vestibulaire),

Il déclenche une réponse motrice archaïque, couplée à une décharge du système sympathique (adrénaline). Il prépare le corps à réagir par la fuite, l’alerte ou l’appel à l’aide.

L’intégration correcte du réflexe de Moro est une étape clé dans le développement de la sécurité émotionnelle, de la tolérance sensorielle et de l’auto-régulation.

Symptômes d’un réflexe de Moro non intégré

Un réflexe de Moro persistant au-delà de 6 mois (et encore plus à l’âge scolaire ou adulte) peut générer :

  • Hyperréactivité au stress (surprise excessive, sursaut à tout bruit).
  • Hypersensibilité sensorielle (bruits, lumières, vêtements, mouvement).
  • Difficultés à s’adapter à un nouvel environnement ou à gérer le changement.
  • Anxiété généralisée, peurs excessives, repli social.
  • Agitation ou nervosité chronique.
  • Difficultés à filtrer les stimuli (bruit en classe, ambiance d’un open space…).

Conséquences possibles

Chez l’enfant

  • Difficultés d’apprentissage : l’enfant est constamment en alerte, il peine à se concentrer.
  • Troubles du sommeil : endormissement difficile, réveils nocturnes.
  • Réactions émotionnelles intenses : colère, peur ou pleurs soudains.
  • Hypersensibilité : aux sons, aux lumières ou au toucher.

Chez l’adulte

  • Sensation de vivre “sous pression”.
  • Difficultés de gestion émotionnelle, réactions disproportionnées.
  • Fatigue chronique due à une vigilance constante.
  • Tendance à éviter certaines situations sociales ou imprévues.

Comment observer ou tester le réflexe de Moro ?

Test réflexe Moro (professionnel)

On peut simuler une perte d’équilibre légère (dans un cadre sécurisé) ou utiliser des tests posturaux et sensoriels pour détecter une réponse archaïque persistante.

Signes d’observation à la maison

  • L’enfant sursaute fréquemment sans raison apparente.
  • Il ne supporte pas les transitions ou les nouveautés.
  • Il pleure souvent “sans cause visible”.
  • Il semble en état de stress quasi permanent.

Chez l’adulte, ce réflexe se traduit davantage par une hypervigilance psychique que par des réactions motrices, mais il reste observable dans la posture, la tonicité musculaire ou la gestion du stress.

Liens avec d’autres réflexes archaïques

Le réflexe de Moro est souvent lié à d’autres réflexes primitifs qui renforcent ou compensent ses effets :

Ces réflexes forment un réseau fonctionnel : l’intégration de l’un peut faciliter celle des autres, ou révéler des compensations motrices ou émotionnelles.

Conclusion

Le réflexe de Moro est bien plus qu’un simple repli sur soi. C’est un programme archaïque de survie, essentiel à la naissance, mais potentiellement envahissant s’il reste actif. S’il n’est pas intégré, il peut parasiter les capacités d’adaptation, la concentration, le sommeil ou la relation à l’autre.

Heureusement, des approches douces et progressives permettent de l’intégrer à tout âge.

L’évaluation par un professionnel du mouvement (psychomotricien, ergothérapeute, kinésithérapeute, coach sportif…) et des exercices réguliers permettent à l’enfant ou à l’adulte concerné de retrouver plus de sécurité intérieure, de calme, et de contrôle sur ses émotions.

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